Lu dans Sud Ouest : DSK c'est le meilleur
POLITIQUE. -- Dominique Strauss-Kahn, soutenu par Bernard Cazeau, se verrait bien président de la République. Alors il le fait savoir, comme hier en Dordogne
DSK, « c'est le meilleur »
: Pierre-Manuel Réault
Dominique Strauss-Kahn, ne peut certes pas (pas encore ?) s'enorgueillir du titre de candidat favori des Français, fussent-il adhérents du Parti socialiste. Mais lors de sa journée marathon qui l'a conduit hier en Dordogne, de Périgueux à Bergerac, puis de Bergerac à Creysse, l'ex-ministre de l'Economie a au moins pu observer qu'il n'avait pas rejoint le rang des anonymes.
Se mélangeant en début d'après-midi à ces derniers dans les allées encombrées de la Foire-Exposition de Périgueux, qui jouait un peu le rôle de salon de l'agriculture, le candidat déclaré à l'investiture du PS pour l'élection présidentielle était dévisagé avec insistance par les badauds qui, même s'ils ne réussissaient pas systématiquement à mettre un nom précis sur son visage « c'est Jean-François Kahn », reconnaissait au moins en lui un homme célèbre et important.
« Il présente bien ». Grande classe, en costume gris impeccable et chemise toujours blanche malgré un plateau de fruits de mer avalé à mains nues en compagnie d'une flopée d'élus PS dont il serait imprudent de donner une liste non exhaustive, DSK n'est pas passé inaperçu.
Déambulant de stand en stand avec Bernard Cazeau, serrant des mains à tire-larigot, il suscitait la curiosité, attirait indéniablement le regard, peut-être aussi en raison des photographes ou caméras de télévision. « Il n'a pas vieilli », « il présente bien », commentait-on à proximité. Slalomant entre les tondeuses autoportées, les portails en PVC, les inévitables cochonnailles et les chaudières du futur, DSK maniait le verbe, le sourire et la poignée de main avec la souplesse nécessaire à la fonction.
Et la fonction celle de président de la République s'entend , il se voit bien l'exercer. « Depuis le printemps 2005, a-t-il confié, après le référendum sur la Constitution..., j'ai souhaité faire entendre la voix de la social-démocratie européenne. »
« Les vrais problèmes ». Un argument auquel Bernard Cazeau n'est pas resté insensible. « Fabius m'a terriblement déçu sur le dossier de l'Europe alors que Dominique a bien réussi sur ce dossier, comme il a réussi à relancer la croissance lorsqu'il était ministre. Je lui apporte donc désormais mon soutien. Parce que c'est le meilleur. » Et Cazeau d'ajouter en pinçant au passage celle dont il convenait de ne pas prononcer le nom : « On ne peut pas prendre un candidat uniquement parce qu'il est populaire. Il faut aussi qu'il soit le meilleur. » Et toc, dans les dents.
DSK, lui, cultive son image d'homme sérieux. Pas comme Sarkozy, « qui ne cesse de dire qu'il a les solutions sans jamais les mettre en oeuvre alors qu'il est au gouvernement ». Lui sous-entendu plus que les autres prétendants du PS veut poser « les vrais problèmes auxquels la France sera confrontée demain. Avec ce sérieux dont il ne semble pas vouloir se départir, il souhaiterait certes s'attaquer au problème des inégalités sociales, mais aussi au dossier épineux des finances publiques et donner au pays les moyens d'affronter les problèmes qui se présentent désormais à lui, comme la mondialisation ou le terrorisme. » Reste à convaincre, en arpentant les allées de la Foire-Expo, avant de filer à Bergerac pour visiter l'entreprise Eureco, puis à Creysse, pour un banquet républicain au château du Roc, durant lequel il devait affronter des militants du PS ayant d'ores et déjà promis allégeance à une autre.